Je reprends volontiers le titre de swissinfo: petit quart de finale de Coupe Davis entre amis. On sait que les joueurs, les entraîneurs, le staff des deux équipes se connaissent parfaitement, s'entraînent ensemble et habitent même tous dans le même pays, la Suisse. Donc ce sont des amis, tout le monde le sait. Mais pourquoi petit quart de finale?

Après avoir vu les deux premiers simples cet après-midi, je me dis que les résultats étaient prévus: Roger gagne, Ivo perd. Mais là n'est pas l'important. Quand on peut gagner, comme Roger, c'est bien, et quand on ne peut pas, parce que, comme Ivo, on a pas les moyens techniques, on doit au moins y mettre la manière, l'intention, montrer qu'on est honoré de cette sélection et qu'on va tout donner pour son équipe, pour soi-même. Bien sûr, j'ai infiniment de respect pour Ivo, le joueur, ses performances et sa carrière. Joueur de tennis moi-même, ayant bourlingué quelques années dans les tournois régionaux, je sais combien le tennis de compétition est difficile et je n'ai pas réussi à atteindre le quart du centième de la moitié du niveau des joueurs professionnels. Il n'empêche que je reste souvent déçu de l'attitude des joueurs suisses sur le court. Ils sont tout simplement trop... suisses. Trop gentils, trop timides, tels des éternels élèves doués mais qui jamais ne partiront à la conquête du monde. Cet après-midi, pour un quart de finale, contre la France amie, j'attendais un joueur qui se jette dans la balle et la bataille comme un crève-la-faim. Un joueur qui malgré son classement inférieur, ses lacunes techniques, tente le tout pour le tout, change de tactique plusieurs fois si nécessaire, bouscule son adversaire. J'ai vu des coups certes appliqués mais il manquait la volonté, la hargne, la rage. Dommage.